Un étiquetage nutritionnel simple et un emballage sans diversion pour faire une réelle différence dans l’alimentation des Canadiens
Suite à la publication des propositions de Santé Canada pour moderniser l’étiquetage nutritionnel, la Coalition Poids a partagé sept recommandations visant à favoriser une saine alimentation des Canadiens afin de réduire l’obésité et les maladies chroniques.
Réglementer le marketing sur l’emballage
Au-delà du tableau des valeurs nutritives et de la liste des ingrédients, il est impératif de considérer l’emballage complet du produit alimentaire, soit la façon dont il est présenté au consommateur. Par les mots ou les images qu’il contient, ce dernier livre des messages multiples, qui peuvent être en contradiction avec l’information nutritionnelle exigée par la loi. Ces messages, présentés en évidence et d’apparence « officielle », peuvent également détourner l’attention du consommateur et engendrer une perception erronée d’un aliment. Il apparaît alors inefficace de réviser la présentation de l’information nutritionnelle si le marketing alimentaire sur l’emballage n’est pas mieux encadré. En effet, des images, messages ou logos concurrencent actuellement les informations nutritionnelles objectives. Citons, à titre d’exemple, les logos « santé » autoproclamés par l’industrie, la publicité aux enfants sur l’emballage et la manière d’utiliser certaines allégations, qui nécessitent un encadrement plus serré.
Ajuster les portions de référence
La Coalition Poids accueille favorablement la mise en évidence de la portion de référence, compte tenu de son importance dans l’interprétation du tableau de valeur nutritive. Toutefois, elle estime que certaines portions de référence, qui ont été majorées pour s’appuyer sur les habitudes de consommation actuelles des Canadiens, plutôt que sur les portions recommandées, tendent à normaliser la surconsommation alimentaire. Une cohérence interne entre les portions de référence sélectionnées et les suggestions de portions du Guide alimentaire canadien serait plus pertinente et risquerait moins de semer la confusion chez les consommateurs.
Distinguer les sucres naturels des sucres ajoutés
Le regroupement des différents sucres dans la liste des ingrédients est un incontournable pour une transparence et un soutien accru des consommateurs canadiens dans leurs décisions alimentaires. En revanche, la Coalition Poids désapprouve le pourcentage de la valeur quotidienne
(% VQ) appliqué conjointement aux sucres naturels et ajoutés. Cette approche présente les aliments sucrés nutritifs (ex. : fruits et produits laitiers) et les aliments sucrés sans contribution nutritive (ex. : friandises, boissons sucrées) comme des équivalents. Pourtant, l’impact métabolique et glycémique d’une boisson sucrée ne ressemble en rien à celui de fruits surgelés, pour une quantité identique de sucres. Les sucres naturels diffèrent des sucres ajoutés lorsqu’ils sont présents dans leur source d’origine sans avoir subi de transformation. Il faut alors éviter que les citoyens déduisent qu’ils peuvent consommer davantage d’aliments camelotes sans dépasser la VQ maximale, s’ils réduisent leur consommation de fruits. Un % VQ appliqué aux sucres ajoutés ou libres, dont la consommation est présentement excessive, serait beaucoup plus pertinent et profitable comme message de santé publique. Même si la notion de sucres ajoutés ou libres peut paraître floue pour certains consommateurs, ceux-ci seront néanmoins en mesure de cerner les principaux produits très sucrés et d’auto-évaluer leurs habitudes de consommation à cet égard.