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Portrait de l’offre des boissons sucrées prêtes à boire et en fontaines libre-service : un marché vigoureux en constante évolution 

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Portrait de l’offre des boissons sucrées prêtes à boire et en fontaines libre-service : un marché vigoureux en constante évolution

Nouveau rapport d'Extenso

16 juillet 2020 |
Montréal, le 16 juillet 2020 – Un récent rapport d’Extenso, Le Centre de référence sur la nutrition de l’Université de Montréal, dresse plusieurs constats concernant le vaste marché des boissons sucrées prêtes à boire vendues en supermarchés et en pharmacies; et l’offre de boissons sucrées et d’eau vendues en fontaines libre-service dans les restaurants-minute situés à proximité des écoles défavorisées du Québec.

« À la lumière de ce portrait, il est alarmant de constater que de grandes doses de sucre libre se camouflent dans diverses catégories de boissons sucrées, dont certaines sont de plus en plus consommées au Québec, comme c’est le cas avec les laits et boissons laitières sucrées et les boissons au café froid sucrées. Le sucre se cache derrière plusieurs appellations aux allures parfois « naturelles » dans ces boissons. Celles-ci peuvent même se retrouver à proximité d’aliments frais et dans les allées de produits biologiques et naturels, ce qui peut laisser croire aux consommateurs que ces boissons sont des options saines alors qu’elles ne le sont pas », précise Corinne Voyer, directrice de la Coalition québécoise sur la problématique du poids (Coalition Poids).

Le vaste marché des boissons sucrées prêtes à boire

Selon l’étude exploratoire effectuée par Extenso en 2017 et en 2018, une tasse (250 ml) de boisson sucrée contient 5 cuillères à thé de sucre en moyenne et jusqu’à 11 cuillères. « Avec la consommation d’une seule boisson, on atteint la limite quotidienne de sucres libres recommandée par l’Organisation mondiale de la santé », indique Corinne Voyer. Plusieurs catégories de boissons camouflent du sucre liquide. Celles qui en renferment le plus sont les boissons gazeuses, les boissons énergétiques, mais également les boissons à saveur de fruits, les laits et boissons laitières sucrés et les boissons au café froid sucrées.  Ceci est inquiétant sachant que la consommation de ces deux dernières boissons sucrées a augmenté de 2004 à 2015 selon un rapport de l’Institut national de santé publique du Québec. La catégorie des cafés et thés sucrés a augmenté de 165 % ! Il est également alarmant de constater que le sucre liquide se camoufle sous une variété de noms : un total de 22 sources et 14 types de sucre ont été répertoriés dans une même catégorie de boissons. Le sucre et le glucose-fructose demeurent des sucres largement utilisés par l’industrie, mais également les concentrés de jus de fruits, le sucre de canne et les purées de fruits. D’ailleurs, plusieurs sucres aux allures « naturelles » (ex. sucre, jus ou sirop de canne à sucre, miel, sirop de riz brun, nectar d’agave) se retrouvent également de plus en plus dans la composition des boissons sucrées. Le sucre de canne était d’ailleurs le plus utilisé dans les nouvelles boissons sucrées mises en marché en 2018. Mais attention, « naturelle » ne veut pas dire santé prévient Extenso dans son rapport. Certaines catégories de boissons sucrées renferment également des édulcorants qui accentuent le goût sucré des boissons… déjà très sucrées! C’est notamment le cas des boissons à saveur de fruits et des eaux sucrées.

Le vaste espace occupé par les boissons sucrées en supermarchés et en pharmacies

« L’espace-tablette occupé par les boissons gazeuses et les boissons à saveur de fruits mesure 20 mètres (65 pieds) en moyenne et jusqu’à 135 pieds en supermarché, ce qui équivaut à la longueur d’une à deux allées de quilles. Cet espace-tablette est malheureusement plus grand dans les supermarchés situés en milieu défavorisé », déplore Mme Voyer Dans les pharmacies, les efforts de promotion sont très variables entre les différentes bannières. De façon générale, les boissons sucrées sont surtout mises en valeur dans un espace réfrigéré de boissons sucrées offertes en format individuel. La mesure de cet espace réfrigéré surpasse même celle de l’espace-tablette dans ce milieu de vente.

Se donner les moyens d’agir pour préserver la santé de la population et celle des finances publiques!

Les boissons gazeuses, les boissons énergisantes ou pour sportifs, les thés glacés, les eaux vitaminées, les cocktails fruités, et autres bonbons en bouteille occupent une place démesurée dans l’assiette des Québécois. Elles constituent la principale source de sucre ajouté dans l’alimentation. Une telle habitude est associée à l’obésité, au diabète, aux maladies cardiovasculaires, à certains cancers et à la carie dentaire. Ce sont des produits non essentiels, nuisibles à la santé et à l’environnement. Leur consommation devrait être exceptionnelle. Alors que le Québec affiche un déficit de 15 milliards de dollars, la Coalition Poids et plusieurs organismes et professionnels de la santé recommandent au gouvernement d’imposer une taxation sur les boissons sucrées et de réinvestir ces sommes en prévention. « Jugée efficace par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et déjà implantée avec succès dans d’autres juridictions, cette mesure fiscale permettrait de réduire la consommation de boissons sucrées et de soutenir des interventions pour faciliter l’accès aux aliments sains dans les milieux défavorisés », soutien Corinne Voyer. Rappelons que l’obésité coûte annuellement près de 3 milliards de dollars aux contribuables québécois. La COVID-19 réitère certainement l’urgence de hausser les investissements en prévention des maladies chroniques et de l’obésité pour assurer une meilleure résilience de la population et pour réduire la pression sur le système de santé. Chaque dollar dédié en prévention offre un excellent retour sur l’investissement. « La taxation des boissons sucrées réduit l’impact des stratégies de prix de l’industrie et envoie un message clair qu’il s’agit de produits d’exceptions. Cette taxe permettrait d’épargner des souffrances et des coûts évitables, tout en désengorgeant notre système de santé », conclut Corinne Voyer. Pour en savoir plus, consulter le Rapport complet ou le Sommaire.
À propos de la Coalition québécoise sur la problématique du poids
Créée en 2006 et parrainée par l’Association pour la santé publique du Québec, la Coalition québécoise sur la problématique du poids est appuyée par plus de 700 partenaires issus de la santé, de la recherche, de l’environnement, de la nutrition, de l’activité physique, ainsi que des milieux municipal et scolaire. Son mandat est de revendiquer des modifications législatives, réglementaires et des politiques publiques, afin de favoriser la mise en place d’environnements facilitant les saines habitudes de vie, qui contribuent à prévenir l’obésité et les maladies chroniques. Pour plus de détails, cqpp.qc.ca.

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Pour toute demande d’entrevue, contactez : Jean Alexandre Responsable des communications Téléphone : 514 528-5811 poste 261 Cellulaire : 514-442-7119 jalexandre@aspq.org    
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